Progrès

Une réussite soutenue

Numéro 03, 2021

Une réussite soutenue

Bharat Lal |auteure

Numéro 03, 2021


Au cours des dernières années, le gouvernement indien a déployé des efforts soutenus et centrés sur les personnes pour promouvoir la conservation et l’approvisionnement en eau. Il a lancé plusieurs programmes, dont l’ambitieuse mission Jal Jeevan, pour s’assurer que l’eau ne devienne pas un facteur restrictif au développement socio-économique de la nation, a déclaré Bharat Lal.

La conservation de l’eau, en l’occurrence la récupération des eaux de pluie, est une ancienne tradition indienne qui est devenue plus pertinente dans le scénario actuel. L’Inde loge 18 pour cent de la population mondiale et 15 pour cent du bétail avec seulement 4 pour cent des ressources en eau douce, dont la disponibilité a diminué au fil du temps. Le World Economic Forum, dans son rapport sur les risques mondiaux de 2020, a reconnu l’eau comme l’un des cinq principaux risques mondiaux d’impact à long terme et l’indice composite de gestion de l’eau de NITI Aayog prévoit une perte de 6 % du produit intérieur brut (PIB) en raison de la diminution de la disponibilité en eau de l’Inde. Par conséquent, la conservation de l’eau est essentielle non seulement pour surmonter les pénuries, mais aussi pour la préparation aux risques liés au changement climatique et au développement socio-économique. Le Premier ministre indien Narendra Modi, par le biais de son émission radiophonique mensuelle Mann ki Baat, a appelé les Indiens à conserver l’eau et, sous sa direction, le gouvernement entreprend plusieurs initiatives pour promouvoir les activités de conservation de l’eau à travers le pays.

Les aléas des précipitations

L’Inde n’est pas dotée d’une équité en eau, tant en termes de temps que de géographie. De juin à septembre, la mousson du Sud-Ouest contribue à 70 pour cent des précipitations totales tandis que la mousson du Nord-Est, qui va d’octobre à décembre, contribue à 30 pour cent. Mais il existe une énorme disparité car les précipitations moyennes varient entre plus de 2 000 mm dans les Ghâts occidentaux et les régions sub-himalayennes du Nord-Est à moins de 500 mm dans l’ouest du Rajasthan et le plateau du Deccan. En moyenne, l’Inde a 130 jours de pluie et plus de 50 pour cent des précipitations annuelles ont lieu en moins de 100 heures. L’utilisation des eaux souterraines est également en augmentation. Avec la diminution de la disponibilité en eau par habitant et la surexploitation des eaux souterraines, l’appel du Premier ministre arrive à point nommé pour résoudre ce problème critique. S’il n’est pas réglé immédiatement, le problème peut devenir un obstacle à notre développement socio-économique rapide.

Des femmes des villages indiens sont formées à la surveillance de la qualité de l’eau à l’aide d’un kit de test sur le terrain

Le modèle du Gujarat

L’eau étant un sujet étatique en Inde, les États sont habilités à promulguer des lois pour sa réglementation. La raison de l’appel du Premier ministre à un mouvement populaire pour la conservation de l’eau remonte à son rôle de pionnier dans la gestion intégrée de l’eau au Gujarat lorsqu’il y était ministre en chef. Après avoir pris ses fonctions de ministre en chef de l’État en octobre 2001, il avait lancé plusieurs initiatives visant à promouvoir la gestion intégrée de l’eau pour répondre à la demande croissante en eau. Les mesures comprenaient la participation de la population à tous les efforts de conservation et de gestion de l’eau, tels que la collecte des eaux de pluie, la recharge artificielle avec planification et surveillance scientifiques, le renforcement du système de canalisation existant et la construction de nouveaux barrages, par exemple le barrage de Sardar Sarovar. Le ministre s’était également concentré sur l’éducation des agriculteurs à la conservation de l’eau et à la création de l’Organisation de gestion et l’assainissement de l’eau pour mettre en œuvre des systèmes d’approvisionnement en eau gérés par la communauté dans les villages. L’approche de gestion intégrée de l’eau a connu un grand succès au Gujarat. Par rapport à 2004, le Gujarat enregistrait en 2017 une augmentation de 50 % de la recharge utilisable des eaux souterraines qui continue de s’améliorer. Depuis 2001, la production agricole de l’État a augmenté de 255 pour cent. Aujourd’hui, plus de 83 pour cent des ménages ruraux du Gujarat ont un approvisionnement en eau du robinet assuré et plus de 76 pour cent de ces familles paient régulièrement leurs factures mensuelles de service d’eau.

Briser l’approche en silo

Au niveau national, le Premier ministre Modi a créé au début de 2019 le ministère de Jal Shakti en réunissant tous les ministères et départements connexes sous un même toit. Cette approche intégrée de la gestion des eaux s’est concentrée sur l’amélioration de la disponibilité des eaux de surface et souterraines ; l’inversion du processus d’épuisement des eaux souterraines ; l’amélioration de l’efficacité de l’utilisation de l’eau ; l’amélioration de la prestation de services en termes d’approvisionnement en eau potable de chaque foyer ; résoudre les problèmes de qualité de l’eau et maintenir le statut du Open-Defecation Free (ODF) obtenu grâce à la mission Swachh Bharat.

Une station d’épuration et un réservoir d’eau claire à Dantiwada, Gujarat

Le 15 août 2019, Le Premier Ministre Modi a lancé l’ambitieuse mission Jal Jeevan (JJM) pour fournir un approvisionnement en eau potable domestique à chaque foyer rural d’ici 2024. L’allocation budgétaire pour la mission en 2020-21 était de 50 011 crores de roupies indiens. En l’espace de 18 mois, le pourcentage de ménages disposant de l’eau du robinet est passé à 7,30 crore (38,15 %). « Il y a un an et demi, à peine 3,5 crores sur 19 crores de familles rurales du pays disposaient d’un raccordement à l’eau potable. Après le lancement de la mission Jal Jeevan, environ 4 crore de nouvelles familles ont été raccordées à l’eau potable en peu de temps », a déclaré le Premier ministre Modi. JJM a une approche holistique des services d’approvisionnement en eau et aborde scientifiquement la durabilité des sources, l’approvisionnement en eau, le traitement et la réutilisation des eaux grises, ainsi que l’exploitation et la maintenance des ouvrages hydrauliques. Chaque village prépare un plan ponctuel sur cinq ans appelé Plan d’action de village (PAV) reprenant ces détails. Les fonds sont imbriqués grâce à la convergence de plusieurs programmes ruraux au niveau du village. La pandémie mondiale nous a fait prendre conscience que l’eau est la clé de la santé publique et de la productivité. L’appel opportun du Premier ministre à tous les citoyens pour qu’ils agissent en faveur de la conservation de l’eau a suscité l’enthousiasme de toutes les parties prenantes clés. L’élan ainsi généré par le succès de diverses initiatives gouvernementales doit être maintenu pour que l’eau reste à la fois disponible et préservée, comme mentionné en Yajurveda : « Amirtham vaaapaha ; amirthasya aantharithai (que l’eau soit toujours présente et préservée) ».

Bharat Lal

Bharat Lal est le Secrétaire adjoint et Directeur de la mission nationale Jal Jeevan. L’article a été co-écrit par Manoj Kumar Sahoo, Directeur du Département de l’eau potable et de l’assainissement ; et A Muralidharan, conseiller adjoint du Département de l’eau potable et de l’assainissement au ministère de Jal Shakti,
error: Content is protected !!